La promesse du Président Macky Sall lors de son message à la nation, ce 31 décembre 2022, est d’injecter encore des milliards de Fcfa au niveau des populations pour amortir les chocs exogènes qui impacte sur leur pouvoir d’achat. La politique du chéquier pour accompagner les plus pauvres est-elle la solution ? La réponse est «non» quand on fouille dans une série de statistiques de la Banque mondiale parue récemment sur la réduction de la grande pauvreté, entre 1950 et 2020. Les personnes qui sont dans cette situation vivent avec moins de 2,15 dollars par jour (ce chiffre est calculé en dollars constants, à pouvoir d’achat équivalent, aux prix de 2017). Donc pour des milliards d’individus, dont une grande partie des sénégalais, c’est le seuil qui permet de combler les besoins physiologiques : manger et se vêtir pour ne pas mourir. Le premier enseignement que l’institution de Bretton Wood a tiré de ces chiffres, après analyse, montre que c’est bien l’économie qui construit le social et non l’inverse. « En 1950, 58,5% de la population mondiale vivait en en situation de pauvreté extrême. En 2019, ce chiffre était tombé à 8,4% avant de remonter à plus 9% en 2020», pointent les économistes de la Banque mondiale. Il convient de comprendre aussi que ce ne sont pas les dépenses publiques et les impôts qui favorisent la réduction de pauvres dans un pays. Au Sénégal, c’est presque le discours défendu par nos gouvernants. Que nenni ! Les économistes croient savoir que «la croissance est le premier déterminant de la réduction de la pauvreté, loin devant la répartition des revenus». C’est pourquoi, les actions prises par le Président Macky Sall et son gouvernement de distribuer ça et là des milliards à des milliers de familles ne règle pas la situation. Le véritable débat qui s’impose à eux, c’est avant tout d’augmenter le niveau de revenu global du Sénégal.
Abdoulaye DIOP