Gerald Darmanin reçu par le PM, en l’absence du Président de la République, vous me diriez que c’est normal. Amadou Ba est deuxième personnalité du pouvoir Exécutif. Darmanin reçu par le ministre de l’intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, c’est dans l’ordre des choses puisqu’il est son homologue. Mais ce qui fait désordre, c’est que le ministre français soit reçu par le ministre d’État, directeur de cabinet du Président de la République, Abdoulaye Daouda Diallo. Une «Incongruité», selon certaines indiscrétions au fait du bon fonctionnement de la République et du protocole étatique. Serait-ce un signal lancé au Premier ministre Amadou Ba, par le Président himself pour lui dire : «attention tu es surveillé»?
Tout le monde connaît l’adversité entre Amadou Ba et Abdoulaye Daouda Diallo, de hauts fonctionnaires de l’administration des impôts et domaines. En tout cas, le PM gagne en présence politique après sa Déclaration de Politique Générale et ses rencontres politiques avec les militants Apr/Bby du département de Dakar, dans le cadre des opérations de placement et de vente des cartes de membre du parti présidentiel. En général les rapports institutionnels veulent que le PM soit dominé en popularité par le Président. Sous ce registre, en recevant Darmanin, la présidence de la République a-t-elle voulu montrer que le partage institutionnel de l’Exécutif ne saurait se métamorphoser progressivement en compétition dans les rôles de sortant et de challenger ?
D’ailleurs, les propos récents du PM sur la candidature de Macky Sall à l’Assemblée nationale ont soulevé un débat entre députés. La non-inscrite Aminata Touré a martelé que le PM n’a pas été clair sur sa position, dans cette histoire de troisième mandat. Autant de situations qui laissent penser que le PM n’est pas à l’aise sur beaucoup de contraintes qui risquent d’affaiblir encore le camp présidentiel. Affaire à surveiller de très près.
Abdoulaye DIOP