La relance du PIB n’est pas pour demain ! Les comptes extérieurs du Sénégal ont été caractérisés par une augmentation du déficit de la balance des transactions courantes en 2021. Ceci ressort de la quinzième journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs du Sénégal qui s’est tenue ce mardi à Dakar. Dans une vidéo projetée lors de la quinzième édition de la journée nationale de diffusion des comptes extérieurs du Sénégal, Mamadou Moustapha Ba, ministre des finances et du budget a souligné que cette situation s’explique par le renchérissement des matières premières sur les marchés internationaux et les poursuites des investissements réalisés dans le cadre du développement des projets pétroliers et gaziers. Le solde du compte courant du Sénégal, en pourcentage du Produit intérieur brut (Pib), est ressorti à -12,0% en 2021 contre -10,9% du Pib en 2020. Selon la direction nationale de la Bceao pour le Sénégal, le profil du compte courant traduit les soldes déficitaires des comptes de biens et services (-19,9% du Pib) et de revenu primaire (-2,4% du Pib). Dans le même sillage, ladite direction note que l’excédent du compte de revenu secondaire s’est, en revanche, consolidé à 10,3% du Pib, reflétant le dynamisme des envois de fonds des migrants. Pour sa part, le solde du compte de capital est resté positif, à la faveur des subventions octroyées à l’administration centrale dans le cadre de la coopération internationale. Spécifiquement, le compte de biens présente un déficit de 10,9% du Pib en 2021, en légère atténuation (+0,5 point) comparativement à l’année précédente, sous l’effet du dynamisme des principaux produits exportés par le Sénégal, notamment l’Or non monétaire, les produits pétroliers et halieutiques ainsi que l’acide phosphorique. En ce sens, les exportations se sont accélérées de 26,3% tandis que les importations ont augmenté de 17,1%. Cette dernière évolution, selon le directeur national de la Bceao Ahmadou Al Aminou Lo, est expliquée par la progression de la demande intérieure et le renchérissement des produits alimentaires et énergétiques. C’est dire que le Sénégal a encore du chemin à faire par rapport à la compétitivité de son économie, à sa politique d’industrialisation et à sa politique de substitution des importations.
Abdoulaye DIOP