Le gouvernement a fait face à la presse, ce vendredi, pour s’expliquer sur les conclusions du rapport de la Cour des Comptes sur l’utilisation des ressources du fonds Force covid-19. Abdou Karim Fofana, le ministre porte-parole du gouvernement et Mamadou Moustapha Bâ, son collègue du Budget, se sont exprimé sur les conclusions du Rapport de la Cour des comptes sur la gestion du fonds Force Covid-19. En pointant les fautes de gestion et recommandations du corps de contrôle, l’argentier de l’Etat a déclaré que «sur les 1000 milliards FCFA du Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES), les manquements relatés par la Cour des Comptes et pour lesquels une suite judiciaire est recommandée, portent sur un montant de 6 686 784 410 FCFA, soit 0,7% du montant total du PRES décaissé.»
Et donc, pour lui, les manquements relevés par la Cour des Comptes ne peuvent pas remettre en cause les résultats «probants obtenus par notre pays dans la mise en œuvre du PRES.»
«Les personnes incriminées par ce rapport, et d’autres personnes incriminées par d’autres rapports, ont répondu sans tambour ni trompette à la chambre de discipline financière. Ils ont apporté des preuves comme quoi il y a des cas où ils ont apporté des preuves et la chambre de discipline financière a reconsidéré les choses avec ces preuves», dira-t-il.
S’agissant des «suites judiciaires et administratives préconisées», il a promis que «la règlementation en la matière sera appliquée, et les mesures appropriées prises». «Au total, l’exploitation de ce rapport devra contribuer à raffermir notre option résolue en matière de redevabilité, tout en permettant une amélioration significative de la gestion de nos finances publiques», a indiqué Mamadou Moustapha Ba.
Selon lui, comme le prévoient les textes législatifs et réglementaires, la Cour des comptes appliquera la procédure consistant, pour les fautes de gestion commises par les gestionnaires, en leur traduction devant la chambre de discipline financière, et pour les décrets requérant une instruction judiciaire, la saisine du ministère de la Justice. Mamadou Bâ a toutefois déclaré que le Premier Président de la Cour des Comptes saisira la Chambre de Discipline Financière (CDF) et le ministre de la Justice pour les faits susceptibles d’être qualifiés de délits ou de crimes, dit-il.
Abdoulaye DIOP