Il n’est plus possible de seulement ignorer et même boycotter l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. Une partie de l’élite sénégalaise commence à sortir de sa bulle. La quiétude des bunkers familiaux ne protège pas de tout. Pas du fracas que pourrait créer cette affaire. Et pas de l’abjection insidieuse qu’est le venin que diffuse, depuis plus d’une année, ce complot. Même en se tenant à distance, même en essayant de l’éviter le plus possible, en ne lisant pas les articles, en évitant les vidéos sur les réseaux sociaux, ce complot fini par tomber dans oreilles et sous vos yeux. L’historienne Penda Mbow, invitée mercredi dernier comme panéliste au lancement du mouvement «Demain Sénégal», n’y a pas échappé. «Le rôle de la femme et la position de la femme dans la société» ont retenti dans son intervention. «Pour la première fois, dans l’histoire politique du Sénégal, et dans les institutions, la femme est devenue un instrument entre les mains d’hommes politiques», a-t-elle lâché. L’universitaire renchérit : «Cet instrument entre les mains d’hommes politiques est manipulé, on la transforme, aujourd’hui, non plus en tant que citoyenne mais en tant qu’objet pour des objectifs purement politiques des hommes». «Ça, je crois que c’est la plus grande forme de violence qu’on puisse exercer sur la femme», a-t-elle martelé.
Abdoulaye DIOP